Les Panathénées

L’année athénienne commençait en juillet-août  et débutait avec la célébration des Panathénées, fête en l’honneur d’Athéna qui, comme son nom l’indique, était destinée à tous les Athéniens. Cette fête comportait des concours hippiques, sportifs, poétiques et musicaux, dont le prix était de grandes amphores, dites panathénaïques. Elles étaient remplies d’huile provenant des oliviers sacrés d’Athéna et produites dans des ateliers de la cité. Leur décor exalte la déesse poliade (protectrice de la cité), représentée en majesté sur une face, tandis que figure au revers l’épreuve dans laquelle le vainqueur s’est illustré.
De nombreux autres concours rythmaient la vie quotidienne des Grecs dont les plus prestigieux se déroulaient à Olympie et à Delphes. Les vainqueurs y recevaient des couronnes de feuillage.
 

Les Anthestéries

La fête des  Anthestéries qui se déroulait en février-mars était l’un des principaux évènements religieux du calendrier athénien. Ses trois jours de festivités en l’honneur de Dionysos étaient composés de rites complexes.
Pithoigia était le jour de l’ouverture des  jarres (pithoi) contenant le vin nouveau.
Au cours du deuxième jour, appelé les Choès, se déroulait un concours de beuverie. Les participants, libre ou esclave, disposaient d’un chous de vin pouvant contenir jusqu’à trois litres. Au signal de la trompette tous commençaient à boire, le vainqueur étant le premier à avoir terminé. Les garçons ayant atteint l’âge de trois ans y participaient aussi, munis d’un vase de petite taille. De nombreuses oenochoés miniatures ont été retrouvées dans des tombes d'enfants. Les Choès, avec la naissance, l’éphébie et le mariage, faisaient partie des étapes de la vie.
Le troisième jour, celui des Chytrès ou des marmites, était une fête de commémoration des morts au cours de laquelle on offrait à Hermès psychopompe des graines bouillies avec du miel. Lors de ce  dernier jour avait également lieu le rituel des Aiôra qui commémorait les amours tragiques de Dionysos et d’Erigoné.
 

Les Grandes Dionysies

Les Grandes Dionysies, organisées en mars-avril, étaient les fêtes les plus exceptionnelles dédiées à Dionysos. En effet, elles incluaient un festival théâtral prestigieux avec des représentations de tragédies, de comédies et de drames satyriques. Elles duraient six jours et débutaient par une procession de l’ancienne statue en bois à l’effigie du dieu. L’archonte éponyme, un millier d’éphèbes armés, des poètes et des acteurs ainsi que des jeunes filles porteuses de corbeilles chargées de prémices agrestes y participaient.
 Au crépuscule avait lieu la grande procession du phallos, symbole de fertilité.
 

Le culte dionysiaque

Comme Déméter, avec laquelle il partage certaines fêtes ou certains sites, Dionysos est un dieu de la végétation. Il est aussi le dieu des métamorphoses, des prodiges et de la folie sacrée qui caractérise ses adorateurs.
En effet, les danses violentes au son du tympanon et des flûtes, les courses effrénées à travers les montagnes, la mise en pièces des bêtes qui s’achevait en communion sanglante de la chair crue (le diasparagmos) et la pratique de la transe, sont attestées en plusieurs endroits.
Cette transe, si bien décrite dans les Bacchantes d’Euripide : «la raison humaine a été anéantie par l’irrésistible emprise de cette folie qui est comme l’arme magique du dieu», possède les femmes thraces qui, comme les ménades de Thèbes avec Penthée, démembrent  le corps d’Orphée pour assouvir leur vengeance. En effet, Penthée fut massacré pour s’être opposé à l’introduction du culte de Dionysos à Thèbes et Orphée pour avoir fondé des Mystères exclusivement réservés aux hommes.
 

Les sanctuaires

Les sanctuaires étaient édifiés aussi bien dans la ville que dans la nature, d’ailleurs les arbres pouvaient jouer un rôle fondamental dans le culte et définir un lieu sacré.
L’autel et le temple en étaient les éléments les plus caractéristiques. Contrairement à l’autel, le temple n’était pas indispensable. Il abritait la statue de la divinité et son importance s’est développée avec le temps. L’autel permettait, par le biais du sacrifice, la communication entre les hommes et les dieux. Il représentait un espace sacré qui conférait l’asylia : la personne qui s’y asseyait ne pouvait être malmenée ni mise à mort. Il pouvait être constitué de simples pierres empilées, bâti en briques blanchies à la chaux ou encore en pierre.
Les offrandes déposées dans les sanctuaires étaient de natures très diverses : figurines en bronze ou en terre cuite, vêtements, vases, broches à rôtir, haches sacrificielles, bijoux, armes, chaudrons en bronze… Dans un sanctuaire à ciel ouvert, situé près de Corinthe, ont été retrouvées des petites tablettes en argile peintes, à l’origine suspendues aux arbres.
 

Les sacrifices

Dans la religion grecque, les sacrifices, sanglants ou non, occupaient une place centrale. Ils étaient généralement offerts en vue d'obtenir les faveurs des dieux ou en remerciement d’avantages obtenus.

Les sacrifices étaient pour la plupart sanglants, c'est à dire avec immolation d'un animal. L’animal sacrificiel le plus noble était  le bœuf. On sacrifiait aussi des moutons, des capridés, des porcs et des volailles.
Le plus souvent, la viande de l’animal sacrifié était consommée par les fidèles et les restes (graisse, peaux et os) étaient brûlés sur l'autel pour les dieux. La fumée s’élevait ainsi vers les divinités célestes. Dans le cas des dieux souterrains, les victimes étaient entièrement brûlées sur une grille construite le plus près possible du sol ou dans une tranchée creusée à cet effet. Les sacrifices étaient précédés d’une procession menée par une jeune fille portant le panier sacrificiel à trois pointes (le kanoun) qui contenait un couteau caché sous des graines d’orge ou des gâteaux. Après les sacrifices, les crânes des taureaux (bucranes) décoraient les sanctuaires.

Dans le cas des sacrifices non sanglants, les officiants brûlaient des graines, des fruits ou des gâteaux. Ces offrandes s’adressaient principalement aux divinités agraires.
Autre sacrifice non sanglant, la libation, qui consistait à verser un liquide sur le sol ou sur l’autel en prononçant une prière, était l’acte sacré le plus courant. Elle avait lieu en toutes circonstances : au cours des sacrifices, au moment du départ des guerriers ou des voyageurs et de manière générale au cours de  tous les évènements de la vie quotidienne des Grecs.
 

Zeus, Poséidon et Hadès

Au sommet de la hiérarchie, il y a Zeus qui partage l’Univers en trois parties, se gardant la plus prestigieuse, le Ciel. Il commande à la pluie et au tonnerre. Roi des dieux, il est le garant de l’ordre et de la justice. Il donne à son frère Poséidon le royaume des Mers. Ce dernier est également le dieu des tremblements de terre et des séismes. Il déclenche les tempêtes, fait jaillir les sources et protège les chevaux. Enfin, Hadès, le cadet, reçoit le monde souterrain et règne sur les Morts. Les trois frères sont représentés de la même manière, ce sont des hommes d’âge mûr, donc barbus, à l’allure majestueuse, vêtus d’une tunique longue et d’un manteau. Seuls leurs attributs permettent de les différencier : le foudre et l’aigle pour Zeus, le trident et le poisson pour Poséidon et la corne d’abondance pour Hadès.
 

Athéna

Fille de Zeus et de Métis, l’Intelligence. Sa naissance est particulière : lorsque sa mère fut enceinte, un oracle prédit à Zeus que son premier enfant serait une fille et le second, un garçon qui le détrônerait. Pour éviter cela, il avala Métis. Quand vint le temps de l'accouchement, il souffrit de maux de tête et demanda à Héphaïstos de lui fendre le crâne : Athéna en sortit toute armée.
Déesse vierge (Parthénos), elle est également la déesse de la guerre, de la sagesse et de l'intelligence, de l'artisanat et de l'habileté (Ergané). Elle est la protectrice de la cité d’Athènes. Elle est représentée comme une déesse armée portant le casque, la lance, le bouclier et l'égide, sorte de cuirasse qu'elle porte sur la poitrine. La chouette lui est associée. Elle est une des déesses les plus populaires de Grèce.
 

Hermès

Né en Arcadie, Hermès est le fils de Zeus et de la nymphe Maia.
Il est, notamment, le père du dieu Pan.
Ses attributions sont nombreuses et ont pour point commun l’inventivité et les passages. Il est le dieu de la ruse, des voleurs et des brigands. Il est également celui des voyageurs : il a son image à tous les carrefours sous la forme de piliers hermaïques.
Dieu de la parole, il est le messager des dieux et, plus particulièrement, celui de Zeus.
Dieu psychopompe, il accompagne les morts dans l'au-delà.
Il est principalement représenté sous la forme d’un messager : pétase (chapeau à large bord des voyageurs), chlamyde (cape en laine), chiton court et bottines ailées. Il tient le caducée, bâton du héraut orné de deux serpents entrelacés.
 

Apollon et Artémis

Apollon et Artémis, jumeaux et archers divins, sont les enfants de Zeus et de Léto. Très proches, ils sont souvent représentés l’un à côté de l’autre. Apollon est le dieu de la musique, de la poésie et des arts. Il est également le dieu de la lumière et de la divination. C’est un dieu guérisseur qui incarne l'ordre et l'harmonie. Artémis est principalement la déesse de la nature sauvage, protectrice des animaux et des femmes en couches. Elle préside aussi aux rites qui permettent aux jeunes gens de passer de l’état «sauvage» de l’enfance à celui d’adulte civilisé. Ils sont tous deux caractérisés par une allure juvénile. Les attributs d’Apollon sont la lyre (ou la cithare,) et l’arc qu’il réclama dès sa naissance. Ceux d’Artémis, la chasseresse, sont l’arc et la biche.
 

Aphrodite, Arès et Héphaïstos

Aphrodite, déesse de l'amour, de la beauté et de la séduction est l’épouse, mal assortie, du plus laid mais aussi du plus créatif des dieux, Héphaïstos. Maître du feu, protecteur des artisans, il suscite, à de nombreuses reprises, l’admiration des dieux en créant des objets merveilleux et quasi magiques. Dans les arts figurés, il a l'apparence d'un forgeron : il est coiffé du "pilos" (bonnet cylindrique), vêtu de l’exomide (tunique courte dégageant un côté de la poitrine) et tient les outils de la forge. Il est allègrement trompé par Aphrodite, notamment avec Arès. Ce dernier incarne l’autre visage de la guerre par rapport à Athéna. Face à la stratégie, il représente la violence des combats et la fureur sanguinaire. Fruste et agressif, il n’incarne en rien l’idéal grec d’intelligence et de grâce. Importé de Thrace, son culte n’a jamais réussi à acquérir une grande popularité. Pour preuve la pauvreté de son cycle légendaire et la rareté de ses représentations qui le figure comme n’importe quel hoplite. A l’inverse, les représentations d’Aphrodite sont innombrables car prétexte à montrer la nudité féminine. Ses attributs sont le miroir, la colombe ou le cygne. Elle est souvent associée à Eros, le fils qu’elle a eu d’Arès.
 

Dionysos et son cortège

Il est le fils de Zeus et de Sémélé, princesse de Thèbes.
Son nom veut dire : deux fois né. En effet, sur le conseil d'Héra, Sémélé demanda à Zeus de lui apparaître dans toute sa gloire. Incapable de soutenir la vue des éclairs, elle tombe foudroyée. Zeus a juste le temps d'enlever de son sein l'enfant à naître et de le coudre dans sa cuisse jusqu'au terme de la grossesse.
Dionysos est le dieu du vin, de l'ivresse, du théâtre, de la démesure et de la folie. Il favorise la luxuriance des plantes et la débauche des hommes.
Dans l'art archaïque, c'est un dieu barbu, vêtu d'un long vêtement, couronné de grappes de raisins ou de feuilles de vigne. Puis, dans la 2nde moitié du Ve s. av. J.-C., on observe un rajeunissement de son image.
Ses attributs sont  le thyrse (bâton orné d'éléments végétaux), la vigne et le canthare.
Dionysos est souvent accompagné de son thiase, c’est-à-dire d’un cortège constitué de ménades et de satyres. Les ménades sont les suivantes du dieu tandis que les satyres sont des divinités secondaires de la nature. Mi-homme, mi- chevaux, ils sont représentés avec un corps humain affublé d’une queue et des oreilles de cheval. Ils sont laids, ivrognes et lubriques.
 

Les manifestations divines

L’anodos désigne des scènes qui représentent un personnage, le plus souvent une divinité comme Dionysos ou Aphrodite,  émergeant du sol : c’est le passage chthonien, la sortie du monde souterrain vers la lumière.
Un autre type de manifestation divine, qui a eu un succès énorme dans la littérature et dans les arts figurés, est la métamorphose, moyen bien commode pour apparaître aux yeux des mortels incognito.
Zeus en a usé et abusé, en particulier pour arriver à ses fins en matière de relations amoureuses. Les plus connues sont celles de la pluie d’or avec Danaé, du taureau avec Europe, du cygne avec Léda ou encore de l’aigle avec Ganymède. Pour certains, les transformations de Zeus s’expliquent par la jalousie de son épouse Héra qu’il essayait de tromper en changeant d’apparence. Peut-être la raison est-elle plus ancienne, se référant à des cultes locaux pendant lesquels on substituait à la divinité un animal ou un objet.